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Un peu d’Histoire avec Alfonso Caycedo

La sophrologie est une discipline créée dans les années 1960 par le neuropsychiatre colombien Alfonso Caycedo qui, après de multiples travaux scientifiques sur l’hypnose, entreprend une étude des phénomènes de la conscience.

Sophrologie et phénoménologie

Alfonso Caycedo rencontra en Suisse Ludwig Binswanger, père  de la Daseinsanalyse (que l’on peut tenter de traduire par : analyse existentielle) inspirée essentiellement de la phénoménologie d'Edmund Husserl et de Martin Heidegger. Alfonso Caycedo devient donc, son dernier élève et s’initie à la phénoménologie existentielle.

Pas de sophrologie sans phénoménologie car cette dernière permet d’avoir une approche des phénomènes de la conscience en échappant aux méthodes déductives et inductives. Cependant, le Professeur Caycedo constate qu’une approche phénoménologique pure n’est pas suffisante. Il y ajoute l’historicité du patient et la vérification systématique au niveau des statistiques ce qui lui permet de vérifier sa méthode d’approche sophrologique.

Lors d’une lecture d’un livre de yoga, appartenant à sa femme (elle-même pratiquant cette discipline), le Professeur Caycedo découvre le point de vue des yogis sur la conscience lié à une grande expérience pratique, le fait d’avoir une conscience semi-éveillée par des techniques appropriées. Encouragé par Binswanger, il décide de partir en Inde pour voir ce qui se passe en Orient et si cela est possible, développer ses techniques sophrologiques.

Le professeur Caycedo part à la rencontre de Swami Chidananda, Ramana Maharshi et la Mère

Au cours des 2 années de voyage dans divers centres de raja yoga et ashrams, il rencontre des grands maitres yogis, Swami Chidananda, Ramana Maharshi et la Mère (ashram créé par Sri Aurobindo). Il comprend la place privilégiée donnée à la corporalité, la force de la méditation et l’importance des exercices respiratoires.

Il constate, en marge de la religion, que la pratique de ces techniques est porteuse sur la conscience elle-même. Enfin, lors de conversations avec la Mère des Ramdas, elle lui enseigne que tout est unité et le principe selon lequel le corps est limité avec une conscience illimitée. Cette 1e approche orientale l’incite à approfondir son étude auprès de lamas tibétains, du Dalaï-Lama (âgé d’une trentaine d’année) et de ses médecins. Ces derniers envisagèrent la sophrologie comme un possible pont entre les médecins occidentaux et les médecins orientaux. Grâce à une lettre de recommandation du Dalaï-Lama, le Pr. Caycedo visitent de nombreux monastères.

Il y rencontre des lamas, des nonnes tibétaines, des tulkous et les yogis de la lévitation. L’une des techniques qui lui a été autorisé de voir est celle des « vibrations ». Par contre, il ne lui a pas été possible de connaitre les mouvements corporels pratiqués bien qu’ils l’aidèrent à comprendre leurs théories.

Dont une essentiel : dans le bouddhisme tout est respiration. Enfin, grâce à leurs enseignements sur la méditation, il put mettre au point la relaxation dynamique du 2nd degrés avec des exercices corporels qu’il créa (n’ayant pas pu voir ceux pratiqués par les bouddhistes). Il gardera également de ce voyage une révélation personnelle : « une sorte de prise de conscience de ma réalité ».

L'inspiration du zazen pour la méditation

Enfin une 3e approche orientale le porte vers le Japon pour aborder une autre forme de méditation : le Zen dont l’objectif est une ouverture de conscience vers des plans supérieurs. Ses collègues japonais l’orientent vers des monastères ou il observe le Zen Soto et le Zen Rinzai qui partagent la même essence mais ont chacun des rituels indispensables et différents.

Il observe là aussi une attention accordée à la respiration. Mais à la différence du yoga, qui la place au niveau de l’abdomen, elle se situe au niveau du bas-ventre, le hara. Il découvre lors des méditations, l’importance de la posture, en position assise sur un coussin, les yeux mi-clos et la « marche méditative ».

Il observe ainsi une différence entre l’état de conscience des indiens et des tibétains qui se trouvent au bord du sommeil pendant leurs méditations; alors que celui des japonais, se situe au bord de la vigilance. Il observe également les procédés méditatifs utilisés dont celui qui consiste à éliminer la dualité entre sujet et objet, la méditation sur le vide, la méditation active sur un problème insoluble, la dissolution de son attente entre une question et sa réponse, l’absence d’explications rationnelles, la suspension du jugement qui rejoint l’approche phénoménologique. Tout cela lui permettra de mettre en place la Relaxation Dynamique du 3e degré.

Il intègre également 3 des concepts du zen à sa méthode sophrologique qui sont : Le wa : l’harmonie de l’homme, de la nature et de l’univers Le jaku : l’activation de l’esprit dans la sérénité Le kei : le sentiment de respect parmi les hommes

Le zen et le yoga, outre l’aspect religieux, ont donc des procédés différents pour un même objectif, un développement progressif de la conscience pour une libération totale de l’être.

De retour à Barcelone, le Professeur Caycedo reprend un poste d’enseignant à l’Ecole Professionnelle de Psychiatrie ainsi que la charge d’un service psychiatrique proposé par le Professeur Sarro, ce qui lui permet également de travailler sur les recherches de ce dernier. Il regroupe ses notes, ses enregistrements, les témoignages de son voyage et apporte une nouvelle dimension à la Sophrologie.

Au total, il y aura 12 Relaxations Dynamiques en plus des divers techniques sophrologiques. Le résumé ci-dessus est issu du livre : L’Aventure de la Sophrologie par Alfonso Caycedo, propos recueillis par Yves Davrou, Edition Retz 1979.

De nos jours, grâce au dynamisme et à la bienveillance des écoles qui forment de nombreux sophrologues, au GES qui propose une démarche épistémologique, aux divers fédérations ou syndicats qui protègent cette profession, cette discipline est en constante évolution.

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